au-bois-du-loup

Né au milieu des bois et depuis toujours passionné par cette matière, j’ai décidé d’en faire une activité en tournant et sculptant le bois, matière vivante et chaude. Après avoir travaillé en autodidacte et au sein d’une association, j’ai effectué des stages à l’école de tournage « Escoulen », et continue d’apprendre tous les jours dans cette discipline qui fait de moi un éternel apprenti…

Le tournage sur bois prend ses origines en Egypte en 1300 ans avant J.-C., ce sont en effet les Egyptiens qui ont inventé un système où une personne faisait tourner le bois avec une ficelle, tandis que l’autre creusait la pièce et la façonnait avec un outil. Il s’agissait de création d’objets de parure, du quotidien, du funéraire et du mobilier.

Ensuite, est apparu le tour à archet, outil de petite taille et donc transportable. Le tourneur devait à la fois actionner le tour avec une main et tenir l’outil avec l’autre. Il pouvait également se faire aider par une autre personne ce qui libérait les deux mains du tourneur et lui permettait ainsi de faire des pièces plus grandes.

Tour à archet
Tour à perche
Tour à perche

Pendant le Moyen-âge et jusqu’au début du XIXe siècle, l’utilisation du tour à perche avec pédale a permis de travailler seul et de créer des pièces relativement grosses. Les tourneurs vivaient dans les bois avec d’autres corporations du bois et ne tournaient que du bois vert. Les tourneurs sont indispensables durant le Moyen-âge, car ils créent nombre d’objets du quotidien (écuelles, bols, manches d’outils, pieds de chaises, jattes…).

 

Il a fallu plusieurs siècles pour que l’on pense à utiliser la roue et à inventer le tour à manivelle. Celui-ci permettait un travail plus rapide et plus précis. Il fallait une aide pour actionner la roue. Ce mécanisme fait tourner la pièce de bois de façon continue et non plus alternative comme avec les anciens procédés.

Le tour à pédale, encore utilisé dans certaines régions, fonctionne grâce à l’action du pied du tourneur qui entraîne la roue du tour par une pression sur la pédale. La vitesse de rotation est plus rapide et plus régulière.

 

 

Tour à pédale

Il faut attendre le XVIIIe siècle et l’exploitation de la force hydraulique pour voir une réelle évolution du tournage. Son industrialisation vient alors concurrencer l’artisanat. Le tourneur devient ouvrier. Les pièces sont de meilleure qualité grâce à l’augmentation de la vitesse des tours.

Tour moderne

Au XXe siècle, l’apparition de l’électricité a révolutionné le tournage. Des ateliers de plusieurs dizaines de tourneurs ont été ouverts et la production en série a débuté.

Actuellement, l’activité de tournage s’est diversifiée et l’artisan est désormais un véritable créateur, à l’écoute du bois qu’il façonne.

« Dans la nature rien n’est parfait et tout est parfait : un arbre peut-être tordu et ses branches tourmentées, il est toujours beau. » Alice Walker